tu ne tournes pas 7 fois ta langue dans ma bouche et blesse d’une maladresse , d’une réaction impulsive en décochant une phrase assassine , frôlant la déraison, l’exagéré, .
Combien de fois
t’ai-je murmuré, chuchoté ou crié » Je t’aime »?
Il y a celui qu’on ose prononcer apres
avoir joué avec les » je t’aime
bien », les » je ne t’aime pas heing » ponctués d’éclat de rire où
la joie de l’instant partagé, de l’émotion en illuminent les regards .
Plutôt que de grands discours, des passages copiés-collés et arguments inspirés de spécialistes, Lo(u)ve a envie de vous transmettre le témoignage d’un petite humaine de ses amies ayant vécu plusieurs vies de Femme. Une majuscule pour ce Femme , car autant de facettes, autant de style de liaisons , de liens ou de relations avec d’autres habitant.e.s de sa petite planète .Mais laissons là s’exprimer dans cette restitution d’un dialogue confidence « virtuel » . Confession, confidence d’une pècheresse, adultérine, de la fiancée du pirate, de l’amante mal aimante , d’une jalouse repentie à une partenaire d’un polyamour assumé. La réalité a demandé de nombreux échanges en bribes , de nombreuses rencontres avant d’arriver à cette complicité-là .
Il avait ce don de pouvoir s’abandonner dans l’instant à un certain élan pour l’éprouver plus intensément, de savoir donner une « éthique » à ses relations multiples. Ce n’était pas un collectionneur de nouvelles conquêtes, un consommateur de kilos de viande. Des poulettes, des dindes, des grues, quelques oies blanches, des thons parfois, ah non rien de tel à son menu . Trop respectueux des femmes , si loin de ce principe de domination phallique qui continue à ancrer les stéréotypes, les comportements de ses semblables masculins , notre héros du jour est l’amant idéal, l’ami, le confident, le complice que de nombreuses femmes rêvent de rencontrer. Il est celui qui, apres un moment intime et charnel où la sensualité est quasi plus présente que la sexualité, vous entraine dans de longues discussions passionnantes où la spiritualité caresse les âmes ,une fois les corps physiques réjouis. Notre personnage du jour a tellement d’étiquettes qu’il en sera difficile de le classer dans une seule catégorie. Vous en conter toutes les facettes inspirera la Louve pendant des décennies. Laissons tomber aujourd’hui son côté pansexuel, libertarien, pro féministe, ses relations fissionelles ou polyamoureuses, ses amitiés sexuelles pour nous pencher sur sa masculinité féminine .
T’écrire cette lettre comme on relate un récit est comme un petit caillou jeté dans une mare. Fera t-il des ricochets ou coulera t-il au fond pour s’enliser dans la vase des souvenirs? Te rappelles -tu de nos ardents instants, de ces quelques parenthèses arrachées au Maître du Temps?
Un lit aussi vaste qu’un navire dans l’océan d’une chambre d’hôtel, quelque part entre le Ici et Maintenant.
Passons sur les préliminaires car ce jour là comme souvent, rien de sentimental dans nos ébats.
Arrivée chez le Maître, on me convie à rejoindre vite la chambre du rituel . Curieuse et excitée de trouver ce qu’il aura préparé, j’ouvre la porte et me rue vers le lit .Là disposés de part et d’autre une tenue m’attend avec quelques accessoires . Bas en voile rebrodé , guêpière porte-jarretelles dont le bustier remonte les seins laissant la moitié de leurs globes offerts aux regards . A la place du collier de chien en cuir , une chaîne en or se parant d’une longue plume d’oiseau effilée descendant jusqu’à la naissance des seins . Pour compléter, une jupe fendue de cuir noir aux liserés rouges et un petit boléro assorti, quelques bagues ( car mon seigneur aime voir mes doigts parés d’anneaux et de pierres griffant comme des lames de rasoir) .Une paire d’escarpins, une petite boite de maquillage, des pinceaux et 2,3 sex toys , tout est là . Méticuleusement , je me prépare et vérifie dans les nombreux miroirs sur les murs, au plafond que la soumise est apprêtée selon les désirs du maître.
Il lui avait téléphoné la veille . Le ton était
presque grave , la voix caverneuse comme couverte d’un voile d’émotions
incontrôlables. Elle s’en était un peu inquiétée. Qu’avait-il de si important à
lui dire qu’il ne pouvait le faire en ligne?
Ah c’est comme ça qu’il osait lui dire que leur
contrat devenait caduque et que chaque partie devait se retirer pour retrouver
une relation nouvelle plus complice, plus confidente , plus intime mais dans le
respect des désirs , des envies, des sentiments de chacun pour de tierces
personnes, les absents, les lointains , les « aimants » ou soit disant
tels.
Elle s’était apprêtée comme à l’accoutumée. Lingerie
fine noire, robe moulante échancrée et courte pour que les regards se portent
sur ses jambes gainées de bas couture plutôt que sur son visage qu’elle
dissimulait derrière de grosses lunettes de soleil.