
Silencieuse, seule et tremblante,
Dans ce lit froid passent les heures.
Les draps sur mes cuisses , leurs rondeurs
Frôlements, caresses troublantes;
La pulpe de mes doigts est prise d’une fureur
Prémice de sensations fourmillantes,
Déchaine la pulsion de vie la plus vibrante.
La main descend, s’agite, effleure
Continuant une danse lente:
Pressions, torsions tout en douceur
Les doigts s’immiscent alors dans la fente
Les lèvres entrouvertes, palpitantes
Tapissées de cyprine moiteur.
Ils glissent , s’enfoncent dans la chaleur.
Ma respiration devient tres haletante.
Les hanchent, tanguent , chaloupe avec stupeur
La vague du plaisir gronde déjà , envahissante.
Image mentale de ta queue turgescente
De ton gland, remplaçant, alors, mon majeur
Parcourant ma nudité offerte sans pudeur
Les creux et les courbes ondulantes
Se gorgeant en faisant monter la pente
Du désir charnel dans une lubrique ferveur!
Fine transpiration, muqueuses rougeoyantes
Les sens incendiés quand nait de cette ardeur
Projection fantasmée envoutante,
Toi, homme à deux sexes érigés, rêve flatteur.
J’entends déjà ici ton petit rire moqueur
A cette vision de ta gourmande amante
Cherchant à éveiller des envies entêtantes
Faire mouiller, vibrer, exploser, toi l’éternel charmeur.
Quand au bord de l’orgasme mon âme pantelante
Me tétanise , limite de la crampe
Ton corps, ta peau , tes gestes, ton odeur
Tes caresses, tes mots, tes soupirs me hantent.
Tu prends et tu possèdes mes deux bouches accueillantes
Sans hâte ,percevant l’excitation galopante,
Vacarme assourdissant des battements de cœur.
J’accélère , trempée, ouverte, à deux doigts du bonheur
Animale , je jouis vaincue et gémissante.
Tu as gagné comme toujours , chahuteur
Car de mon extase, tu es l’instigateur.
Sur le lit , draps froissés , silencieuse et tremblante
Quand Morphée m’enveloppe de ses langueurs
Tu me rejoins, enfin , au pays des rêveurs.