
Serine moi des « je t’aime »
Qui glissent sur ma peau
Comme autant de pierres plates
ricochant sur les eaux!
Les ondes que font naitre
l’écho de ces trois mots,
Comme une anathème,
Me plongent dans le chaos.
Répétés en stigmates,
Ils deviennent les maux.
Est-ce pour te rassurer
Te convaincre toi-même
D’une improbable réalité?
On n’attache pas l’âme
D’une charnelle femme.
On ne peut l’apprivoiser.
De tous ces « je t’aime »
En ritournelles,
Refrain des jeux de naguère,
Comme rouille posée sur le fer
Espérer que d’un battement d’aile,
Des cendres faire ressusciter
Le brasier que la peau aime
Et du passé en est gravée.
Mon corps luit,
Qu’il s’en souvienne,
De nos fluides intimes étalés.
De calice accueillant, ouvert
En offrande sans aucune chaine
Qui aurait pût t’attacher,
S’aboucher, mon sexe en haleine,
Mieux que des mots pour exprimer
Enrobe et comble ton vit.
Lorsque s’envolent dans les airs
Nos effluves d’amour épanoui,
Quand les petites morts nous surprennent
Trempés de sueur et cœurs réjouis,
A l’aube d’une nouvelle ère,
Nous offre le paradis sur terre.
Murmures, silence, soupirs ou cris,
Ces trois mots tatoués ainsi,
Energie pulsant dans nos veines,
Brulure d’amour, luxure de vie,
Ce sont autant de « je t’aime »
Traduisant tous les non-dits
En filigrane dans ce poème,
Tout mon amour, je te dédie.